11 septembre 2020 — Communiqué de presse

Un rapport du WWF met en garde contre des incendies toujours plus graves

Le nombre d’incendies, de l’Amazonie jusqu’en Arctique, atteint cette année un niveau record. Pourtant, de nombreux sommets avaient déjà été dépassés l’an dernier. Leurs conséquences pour la santé humaine et celle des écosystèmes de notre planète sont par ailleurs dramatiques.

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Luftaufnahme der australischen Buschbrände
  • La déforestation et le réchauffement du climat provoquent des incendies toujours plus violents.
  • Fait aggravant: feux de forêt et crise climatique se renforcent mutuellement.
  • La Suisse peut prendre des mesures contre ce phénomène en mettant rapidement en œuvre la loi sur le CO2 et en aménageant des chaînes de livraison qui n’entraînent pas la déforestation.

 Citation de Valerie Passardi, responsable de projets forestiers internationaux:

«Les incendies, toujours plus fréquents et plus importants, ont des conséquences dramatiques pour la population et l’environnement. En outre, les feux de forêt et la crise climatique se renforcent mutuellement. Le réchauffement de la planète rend les incendies plus violents et ceux-ci contribuent à leur tour à l’élévation des températures.»

Un nouveau rapport du WWF et du Boston Consulting Group met en garde contre des événements de ce type toujours plus violents à l’échelle mondiale. L’année 2020 pourrait être encore plus catastrophique que 2019 à cet égard, qui avait pourtant vu un nombre record d’incendies se produire sur de nombreux continents, avec d’immenses surfaces brûlées. En avril de cette année, le nombre d’alarmes incendie dans le monde était déjà de 13% plus élevé que l’an dernier. Au nombre des principales causes, les auteurs de l’étude ont identifié la déforestation des zones tropicales, destinée essentiellement à transformer des forêts en surfaces agricoles. Cette évolution est favorisée par une météo plus chaude et sèche, due au réchauffement de la planète.

«Ces incendies, toujours plus fréquents et plus étendus, ont des conséquences dramatiques pour la population et l’environnement», constate Valerie Passardi, responsable de projets forestiers internationaux au WWF Suisse. «Dans le même temps, les habitats les plus riches en espèces de la planète sont perdus et, avec eux, des écosystèmes entiers dont dépendent des millions de personnes.»

Au moins 75% des feux de forêt sont provoqués par l’homme. Pour interrompre le cercle vicieux des incendies et de la crise climatique, les défenseurs de l’environnement préconisent d’éviter les feux avant même qu’ils ne se produisent. Pour y parvenir, il est nécessaire de placer la forêt sous protection. L’extension de l’agriculture, les coupes de bois illégales et non durables, mais aussi les plantations d’arbres uniformes accroissent massivement le risque d’incendie.

Aménager les chaînes de livraison

Pour contrer cette évolution, l’accent ne doit plus être placé sur l’extinction des feux, mais sur leur évitement: «Nous ne pouvons pas faire reposer les efforts de préservation de la forêt sur des mesures d’extinction des incendies. En lieu et place, nous devons combattre la crise climatique par tous les moyens», affirme Valerie Passardi. Pour la Suisse, cela signifie concrètement que la loi sur le CO2 doit être adoptée et mise en œuvre dans les meilleurs délais. Car le réchauffement climatique ne se plie pas à notre rythme. Par ailleurs, les entreprises suisses doivent sans plus attendre aménager leurs chaînes de livraison pour éviter qu’elles ne contribuent à la déforestation. De nouvelles prescriptions et accords commerciaux doivent garantir que nous n’importons pas de marchandises pour lesquelles la forêt tropicale a été défrichée. Dans le cadre d’une étude, le WWF Suisse est en train d’analyser les risques de déboisement associés aux importations de matières premières courantes en Suisse.

Enfin, l’accord de libre-échange en cours de négociation entre l’AELE et les pays sud-américains du Mercosur, devrait être complété de meilleurs standards sociaux et écologiques.

 

Informations complémentaires:

Rapport du WWFt: “Fires, Forests and the Future: A crisis raging out of control?”

Contact:

Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse, tél. 021/966.73.75.