Le Conseil fédéral montre la voie à suivre, qui doit maintenant être concrétisée

• Le rapport publié aujourd’hui par le Secrétariat d’État aux questions financières internationales SFI définit les priorités stratégiques du Conseil fédéral dans le domaine de la finance durable à l’horizon 2025. Il renseigne sur les questions liées aux marchés financiers, à la politique et à l’information du public.
• Le rapport du SFI présente toutefois des points faibles, notamment sur le plan stratégique, mais aussi sur celui des mesures définies. Celles-ci sont déjà largement mises en œuvre ou ne vont pas suffisamment loin.
• Le WWF salue la prise de position du Conseil fédéral publiée également aujourd’hui au sujet de la lutte contre l’écoblanchiment sur les marchés financiers.

Citation de Stephan Kellenberger, expert en finance durable au WWF Suisse:
«Le caractère facultatif de la politique en matière de finance durable a ses limites. La place financière est encore loin de respecter le climat. Davantage de définitions communes et de normes crédibles en matière de développement durable permettraient de transformer les efforts hésitants du secteur de la finance en actes concrets.»

Le rapport du SFI porte sur les changements climatiques mais aussi, et à juste titre, sur la perte de biodiversité. Il souligne le rôle important que jouent les caisses de pension dans la résolution de cette double crise. Avec l’introduction des Swiss Climate Scores et de l’ordonnance relative au rapport des grandes entreprises sur les questions climatiques, le Conseil fédéral a posé en 2022 les premiers jalons pour que la place financière suisse contribue à la réalisation des objectifs climatiques. Ces mesures doivent cependant être précisées et rapidement étendues à d’autres thèmes environnementaux.  

Selon le WWF, la nécessité d’agir sur le plan politique reste importante. C’est particulièrement le cas en matière de conservation de la biodiversité, le Conseil fédéral n’ayant toujours pas de stratégie complète quant à l’orientation des flux financiers compatible avec la biodiversité. Sur le front climatique également, la politique a encore fort à faire. Il manque, entre autres, des critères clairement définis pour différencier les produits financiers durables de ceux qui ne le sont pas et éviter l’écoblanchiment. Des objectifs climatiques contraignants, basés sur des travaux scientifiques, imposés aux instituts financiers sont tout aussi essentiels pour qu’ils prennent la trajectoire de l’objectif de 1,5 °C.

Prévention de l’écoblanchiment
Dans sa prise de position en matière de prévention de l’écoblanchiment, le Conseil fédéral fait désormais une distinction entre les produits et services financiers qui sont alignés avec des objectifs de durabilité ou qui contribuent, de manière effective, à la réalisation des objectifs de durabilité et ceux qui se limitent à réduire les risques financiers liés au développement durable des entreprises. Le Conseil fédéral défend ainsi le point de vue selon lequel la prise en compte de risques relatifs à l’environnement, à la société et à la gouvernance (critères ESG) fréquente dans les affaires de placement ne suffit pas pour qu’un produit financier puisse être qualifié de durable, ce que salue le WWF. Toutes les parties impliquées du secteur financier, de la politique et de la société civile doivent maintenant développer ensemble des règles permettant de mettre en pratique le point de vue que défend le Conseil fédéral.

Lien vers le rapport du SFI: https://www.newsd.admin.ch/newsd/message/attachments/74561.pdf

Lien «Greenwashing»: https://www.efd.admin.ch/efd/fr/home/le-dff/nsb-news_list.msg-id-92279.html 

Contact: Cédric Jacot-Guillarmod, porte-parole du WWF Suisse, cedric.jacot-guillarmod@wwf.ch, 079 445 87 79