Les bénévoles renforcent la protection des troupeaux et la cohésion sociale
De plus en plus de personnes soutiennent les exploitants d’alpages dans la protection de leurs animaux contre loups et lynx, et ce avec succès.

- En 2024, 676 bénévoles formés étaient en service dans 40 alpages et exploitations. Le nombre de bénévoles a donc encore augmenté par rapport à l'année précédente. C'est ce que révèle une évaluation réalisée par OPPAL et Pasturs Voluntaris.
- Les bénévoles complètent de manière judicieuse la protection traditionnelle des troupeaux par des clôtures et des chiens. Les cantons devraient en tenir davantage compte et intégrer ces interventions dans leur travail de protection.
- En outre, OPPAL et Pasturs Voluntaris favorisent la compréhension mutuelle en rapprochant différents groupes de population. Ils contribuent ainsi à combler les divisions sociales.
Citations:
Gabor von Bethlenfalvy, expert en grands prédateurs au WWF Suisse:
«Le bénévolat est une tradition en Suisse. Cela se reflète également dans la protection des troupeaux: il est réjouissant de voir combien de personnes s'engagent en faveur de la cohabitation entre l'humain et le loup.»
Jérémie Moulin, directeur de l'association OPPAL:
«Les retours d'expérience sont majoritairement positifs. De nombreux bénévoles reviennent chaque année et les exploitants d'alpages apprécient cette présence humaine qui leur apporte un réel soutien, non seulement en termes de protection, mais aussi sur le plan émotionnel.»
Nina Rossi, responsable de projet chez Pasturs Voluntaris:
«Cette collaboration profite aussi bien aux agriculteurs qu'aux bénévoles: les éleveurs peuvent garder leurs animaux en toute sécurité dans les pâturages, tandis que les bénévoles acquièrent de précieuses connaissances sur l'économie alpestre. Nous contribuons ainsi à préserver le fragile équilibre de notre nature et à maintenir l'estivage comme partie intégrante de notre culture.»
Louise S., bénévole du canton de Bâle:
«C'était formidable de découvrir concrètement tout le travail que représente la protection des troupeaux. J'apprécie d'avoir pu m'engager de manière aussi concrète en faveur de la cohabitation entre les animaux sauvages et agriculture.»
Citation d'un berger du Jura vaudois dans le bilan mensuel d’OPPAL:
«La présence des loups a causé un retard considérable dans mon travail. Grâce à OPPAL, je peux désormais agir de manière beaucoup plus sereine.»
Créer un espace de dialogue
Les initiatives d'OPPAL et de Pasturs Voluntaris démontrent l'efficacité de la protection des troupeaux grâce à la coopération. Elles suivent toutefois des approches différentes: tandis que les bénévoles de l'OPPAL assistent le personnel des alpages lors des gardes nocturnes, ceux de Pasturs Voluntaris aident à monter et démonter les clôtures de protection et les enclos.
Les interventions ont lieu dans les cantons du Valais, de Vaud, des Grisons, de Saint-Gall et du Tessin. Les bénévoles viennent en partie des régions concernées, mais aussi du Plateau et de toute la Suisse. Les retours sont majoritairement positifs de part et d'autre. Les bénévoles découvrent l'économie alpestre de près et les exploitations apprécient l'aide apportée. OPPAL et Pasturs Voluntaris favorisent ainsi non seulement la protection concrète des troupeaux, mais aussi la cohésion sociale.
Besoin de cohérence dans la politique relative au loup
La politique actuelle de la Suisse en matière de loups est source d'incertitude pour les personnes concernées: le retrait de la Confédération de la coordination de la protection des troupeaux soulève des questions, tout comme l'efficacité des tirs préventifs. Cette situation montre clairement à quel point un débat cohérent et pragmatique sur le sujet est souhaitable, surtout en comparaison avec le débat public passionné et souvent peu objectif qui entoure le loup.
Reconnaissance du travail bénévole
Ces interventions aident l'agriculture de montagne, le loup et, en fin de compte, les cantons qui aspirent à une cohabitation pacifique. Afin que les éleveurs puissent planifier leur activité avec plus de sécurité, il serait essentiel de renforcer la collaboration entre les cantons et les projets bénévoles. Cela constituerait également une reconnaissance envers les bénévoles, qui ont consacré au total plus de 60 000 heures à ces projets depuis leur lancement en 2021.
Collaboration nécessaire
Le retour du loup est l'une des rares réussites de la protection des espèces en Suisse. Parallèlement, pendant plus de 100 ans, l'élevage n'a pas été adapté à sa présence. Les personnes les plus touchées par le retour du prédateur sont sans aucun doute les éleveurs qui doivent prendre des mesures de protection.
l est donc important et juste que l'agriculture ne soit pas laissée pour compte et qu'elle reçoive de l'État le soutien nécessaire pour mettre en œuvre de manière professionnelle la protection des troupeaux. Malheureusement, tous les éleveurs ne bénéficient pas actuellement d'un soutien adéquat. La société civile apporte déjà une contribution importante par le biais d'actions bénévoles.
Contact
WWF Suisse: Pierrette Rey, porte-parole, pierrette.rey@wwf.ch, 021 966 73 75
OPPAL: Jérémie Moulin, directeur, jeremie.moulin@oppal.ch, 076 683 15 92
Pasturs Voluntaris: Nina Rossi, info@pasturs-voluntaris.ch, 078 420 08 01