28 septembre 2017 — Communiqué de presse

Les entreprises textiles se fichent de l’environnement

Une majorité d’entreprises textiles ne prennent aucune mesure contre les changements climatiques ou la pollution de l’eau. Seules quelques-unes, comme H&M, Nike ou Mammut, se préoccupent de l’environnement. C’est ce que montre le nouveau classement du WWF Suisse pour 12 marques textiles.

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vêtements suspendus

Le WWF se penche sur l'industrie textile

Sur la base des données d’oekom research AG, le WWF a analysé 12 marques textiles quant à leur engagement écologique. Principal constat: plus de la moitié des entreprises examinées n’appliquent pratiquement aucune mesure pour contrer les changements climatiques. Et cela, alors que ce secteur contribue significativement aux émissions mondiales de gaz à effet de serre avec 1,7 milliard de tonnes de CO2 par an. De nombreuses entreprises n’utilisent pas de matières premières durables, consomment trop d’eau et polluent celle-ci fortement sur l’ensemble de leur chaîne de création de valeur ajoutée. Les résultats du classement du WWF montrent, par ailleurs, que seules quelques rares entreprises utilisent des instruments scientifiques et mettent en œuvre des mesures pour une gestion de l’environnement efficace.

Aucune des entreprises interrogées n’a pu être notée comme «visionnaire», la catégorie la plus élevée. H&M fait partie de la catégorie «ambitieuse». Nike, Adidas et Mammut se situent dans la «classe moyenne supérieure». VF Corporation (The North Face, Timberland, etc.), Hugo Boss, Odlo et Calida sont dans la «classe moyenne inférieure». Quant à Triumph, Chicorée, PKZ et Tally Weijl, elles sont dans la catégorie «retardataires / opaques». Ces dernières n’appliquent que des mesures environnementales très limitées ou ne donnent aucune information.

De nouveaux modèles d’affaires sont nécessaires

Entre les années 2000 et 2014, la consommation mondiale de vêtements a doublé. En moyenne mondiale, on achète, aujourd’hui, cinq kilos de vêtements par année et par personne. En Europe et aux Etats-Unis, cette consommation est plus de trois fois plus élevée, avec environ 16 kilos. Et une stabilisation n’est pas en vue: on s’attend à ce que la consommation de vêtements continue d’augmenter et, avec elle, les influences négatives pour l’environnement.

Le WWF attend, de la part des entreprises textiles, qu’elles réduisent considérablement leur impact sur l’environnement le long de l’ensemble de la chaîne de création de valeur ajoutée, de manière à respecter les limites écologiques de la planète. Pour cela, de nouveaux modèles d’affaires sont nécessaires, qui découplent la croissance attendue du secteur de l’utilisation des ressources et des effets négatifs sur l’environnement. Exemples: Patagonia soutient la vente de vêtements Patagonia de seconde main. Des entreprises pionnières investissent dans des modèles pour une économie circulaire. Le gouvernement suédois réduit la TVA sur la réparation de vêtements, tandis que walkingcloset.ch et kleihd.ch favorisent les échanges de vêtements en Suisse.

Et voici ce que les consommateurs peuvent faire:

  • Acheter moins de vêtements
     
  • Simplifier leur style vestimentaire, par exemple en utilisant des vêtements intemporels de qualité, complétés par des accessoires et des articles de seconde main
     
  • Entretenir et réparer les vêtements
     
  • Acheter des vêtements de seconde main, échanger ou louer des tenues pour des occasions exceptionnelles
     
  • Apporter leurs vêtements à des institutions de recyclage
     
  • Acheter des articles bio, durables ou de qualité
     
  • Se manifester auprès de leurs marques préférées pour un retour d’informations, voter pour des conditions-cadre durables lors de votations sur des objets correspondants ou soutenir des organisations non gouvernementales dans leurs projets textiles.

Personnes de contact:

Sabine Lötscher
Senior Manager Corporate Sustainability, WWF Suisse
044 297 21 45
Pierrette Rey
porte-parole du WWF Suisse
021 966 73 75