16 janvier 2023 — Communiqué de presse

Un outil du WWF aide les entreprises et les instituts financiers à évaluer les risques naturels

Le WWF présente aujourd’hui au WEF de Davos le «Biodiversity Risk Filter» (BRF). Celui-ci doit aider les entreprises et les instituts financiers à reconnaître les risques liés à la biodiversité dans leurs activités, leurs chaînes de création de valeur et leurs investissements, et à prendre des mesures adéquates. Le BRF est le premier outil gratuit de ce genre.

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Biodiversity Woods woods
  • En décembre, les gouvernements du monde entier ont adopté le Cadre mondial pour la biodiversité (ou GBF pour «Global Biodiversity Framework») et se sont ainsi engagés à enrayer l’effondrement de la biodiversité d’ici 2030.
  • Les entreprises et les instituts financiers jouent un rôle décisif dans ce contexte. Beaucoup d’entreprises et d’investisseurs ont encore de la peine à comprendre les conséquences de leurs activités pour la nature et les liens de cause à effet.
  • Le guide méthodique réalisé en collaboration avec Climate & Company montre comment le BRF peut être appliqué au portefeuille d’une entreprise. Cet exemple est explicité par une étude de cas portant sur un portefeuille d’investisseurs représentatif.

Citation: Rebekah Church, Global Biodiversity Stewardship Lead du WWF
« Les entreprises et les instituts financiers reconnaissent de plus en plus souvent qu’il vaut la peine de lutter contre l’effondrement de la biodiversité, mais ils sont nombreux à ne pas savoir où commencer. Notre outil les aide à reconnaître et à évaluer les risques liés à la biodiversité. Il leur permet par ailleurs de définir des priorités pour investir dans les secteurs qui ont le plus de chances de minimiser ces risques.» 

Une nature saine pour une économie saine
Les racines de l’économie mondiale et de notre système financier sont profondément ancrées dans la nature. Selon les indications du WEF, plus de 50% du PIB mondial, soit près de 44 milliards de dollars américains, dépendent moyennement ou fortement de la nature et de ses prestations. En décembre 2022, plus de 330 entreprises et instituts financiers de 52 pays ont appelé les chefs de gouvernements du monde entier à obliger toutes les grandes entreprises et instituts financiers à évaluer et à publier leur impact sur la biodiversité et leurs dépendances vis-à-vis de celle-ci. Jusqu’à présent, il était toutefois très difficile de comprendre les risques et les chances liés à la biodiversité le long de la chaîne de création de valeur et à différents emplacements en suivant, pour cela, une approche scientifiquement fondée.

Une quantité inédite de données sur la biodiversité
Le nouveau «Biodiversity Risk Filter» (BRF) est un instrument permettant de définir des priorités quant aux thèmes et aux emplacements, en adoptant à cette fin la perspective de la nature et de l’économie. L’outil peut évaluer les risques naturels pour toutes les branches et dans tous les pays. Il s’agit d’un instrument gratuit, basé sur le web, qui vise à décoder les informations complexes relatives à la biodiversité et à livrer aux entreprises des indications utiles pour la prise de décisions. Le BRF est fondé sur plus de 50 niveaux de données pertinents pour la biodiversité qui, ensemble, livrent une image complète des risques liés à la diversité biologique. En font partie des informations sur les espèces et les écosystèmes, les zones protégées et les principaux facteurs de stress pour la biodiversité, par exemple la déforestation, la destruction des habitats naturels, la pollution de l’environnement ou les changements d’affectation des sols pour l’agriculture. Les données ont été mises à disposition par de nombreuses instances (notamment WWF, IBAT, IUCN, UNEP-WCMC, ENCORE, RepRisk, FAO, Banque mondiale et NASA). Le BRF est la première plateforme intégrant un spectre de données aussi large destiné spécialement à l’analyse des risques en lien avec la biodiversité.

Étude de cas pour faciliter l’utilisation du BRF
Le guide méthodique développé en plus aide avant tout les instituts financiers à utiliser l’outil BRF. Il explique comment les instituts financiers peuvent utiliser les données à disposition pour comprendre les risques aux différents emplacements et dans la chaîne de livraison, et comment ils peuvent traiter les résultats pour obtenir une vue générale des menaces au niveau de l’entreprise et du portefeuille. Sur la base de ce guide, le WWF et Climate & Company ont, à titre de test, réalisé une étude de cas avec un portefeuille de placement représentatif des entreprises les mieux cotées en bourse. Les résultats montrent que la grande majorité des entreprises du portefeuille présentent un risque moyen à élevé en matière de biodiversité. L’étude de cas révèle aussi que les entreprises et les instituts financiers peuvent commencer, à l’aide de l’outil BBRF et du guide méthodique, à analyser et à identifier les risques concrets potentiels en lien avec la biodiversité et qu’ils peuvent ensuite définir les champs dans lesquels ils entendent agir en priorité.

Le «Biodiversity Risk Filter» du WWF arrive sur le marché à un moment où le consensus sur le fait que nous devons adapter l’économie et la société à un mode de vie respectant la nature se généralise.
 

Contact : Cédric Jacot-Guillarmod, porte-parole, WWF Suisse, cedric.jacot-guillarmod@wwf.ch, +41 (0)79 445 87 79

Filtre des risques du WWF
Cette plateforme en ligne gratuite réunit les instruments du WWF «Biodiversity Risk Filter» (BRF) et «Filtre des risques pour l’eau» (WRF), qui couvrent tous les secteurs de l’économie et se servent de jeux de données mondiaux assurant une couverture géographique complète. Les entreprises et les instituts financiers peuvent charger et administrer leurs données sur une plateforme en ligne centrale et y réaliser leurs analyses des risques pour la biodiversité et les risques pour l’eau. Faciles à utiliser, ils peuvent être adaptés aux conditions individuelles des entreprises. Les outils du WWF du «Filtre des risques pour l’eau» sont en phase avec le «Science Based Targets Network for Nature» (SBTN) et la «Taskforce on Nature-related Financial Disclosures» (TNFD). Autrement dit, ces instruments complètent le processus sur cinq niveaux du SBTN en aidant les entreprises à comprendre les risques spécifiques aux emplacements et à définir leurs priorités quant aux domaines où elles veulent agir et à la manière de s’y prendre. Ils complètent également les travaux de la TNFD en livrant des évaluations des risques et des chances en lien avec la biodiversité et l’eau, en accord avec les principes directeurs et les recommandations de transparence de la TNFD. https://riskfilter.org

Méthodologie du BRF
Ce document décrit la méthode sur laquelle repose l’outil BRF, y compris le cadre d’évaluation des risques, la structure sous-jacente, les données et les limites du modèle.
https://riskfilter.org/biodiversity/explore/data-and-method

Etude de cas «Tackling Biodiversity Risk»
A l’aide du guide méthodique, le WWF et Climate & Company ont appliqué la méthode BRF sur plus de 600 entreprises du MSCI All Country World Index, un indice mondial des entreprises cotées en bourse, qui couvre 24 branches : 
https://riskfilter.org/risk-reports