Fini la saleté - les Plastic Smart Cities assurent la propreté des mers
La Méditerranée est l'une des mers les plus polluées par le plastique. Par notre faute aussi: 40 % du plastique est en effet déversé dans la mer pendant les seuls mois d'été à cause du tourisme. L'initiative du WWF «Plastic Smart Cities» vise à protéger l'habitat des dauphins et de nombreuses autres espèces.
Nage en eaux libres?
Qu’ils nous émerveillent par leurs saltos avant ou arrière, en nageant sur le dos ou qu’ils nous accompagnent joyeusement dans le sillage d’un bateau, observer des dauphins représente une expérience magique pour beaucoup d’entre nous.
Mais si la rencontre avec les cétacés est un précieux trésor que nous ramenons de nos vacances en Méditerranée, nous laissons un tout autre souvenir à ces animaux intelligents. Jusqu’à un demi-million de tonnes de déchets plastiques atterrissent chaque année dans la grande bleue et peuvent y rester des décennies, voire des siècles, avec des conséquences mortelles pour la vie à et sous la surface de l’eau.
Les dauphins sont d’excellents chasseurs, capables de nager sous l’eau jusqu’à 15 minutes et de plonger jusqu’à 600 mètres de profondeur. Mais lors de leurs parties de chasse à travers le bleu infini de la Méditerranée, ils se prennent et se blessent dans des objets en plastique flottants ou confondent les sacs en plastique qui ondulent doucement au rythme du courant avec des méduses ou des calamars. En lieu et place de proies nourrissantes, le plastique remplit désormais leur estomac, provoquant obstructions mortelles, étouffements ou famine. Les déchets plastiques omniprésents s’infiltrent dans toutes les formes de vie marine et ont déjà été détectés dans le corps de plus de 130 espèces animales de Méditerranée, de minuscules poissons aux tortues de mer, en passant par des oiseaux et mammifères marins. Leur habitat est fortement menacé par nos plastiques.
La Méditerranée, un joyau bleu
Le long des splendides côtes méditerranéennes, les destinations de vacances populaires s’alignent comme des perles. Plus de 150 millions de personnes vivent dans la région et profitent de son écosystème. Chaque année, 300 millions de touristes viennent s’y ajouter pour son soleil éclatant, ses baies turquoise à perte de vue et ses soirées légendaires.
L’attrait magique de ce bassin qui relie trois continents réside également dans son étonnante biodiversité. Bien qu’elle représente moins de 1% de la surface des océans, la Méditerranée abrite en effet 10% de toutes les espèces marines connues, dont un quart qui n’existe nulle part ailleurs.
Plonger dans des mondes sous-marins étranges, s’immerger dans la culture méditerranéenne... Depuis toujours, nous apprécions la dolce vita de cette région unique. Souvenirs, photos, bibelots, cartes postales: les trésors que nous ramenons chez nous sont nombreux et précieux. Ce que nous laissons derrière nous: des déchets plastiques, dont 40% sont produits pendant la seule saison estivale.
Un habitat souffrant
Les menaces qui pèsent sur l’écosystème méditerranéen sont nombreuses. Surpêche, trafic maritime intense provoquant collisions et lésions sonores ou zones côtières trop peuplées pour abriter la nidification des tortues n’en sont que quelques exemples. S’y ajoutent les phtalates (adoucissants) détectés dans le plancton et les mammifères marins, ainsi que le plastique, toujours et encore... La faune de la Méditerranée est exposée à de nombreux dangers et sa population de mammifères marins a diminué de 41% au cours des 50 dernières années.
Un réseau contre le plastique
60% des déchets plastiques dans nos mers proviennent des villes. Parmi les régions méditerranéennes les plus polluées par le plastique, on retrouve des hauts lieux touristiques situés sur les côtes populaires d’Espagne, de France et de Turquie, ainsi que la ville lagunaire de Venise.
Mais toutes les villes côtières ne restent pas les bras croisés. Elles sont de plus en plus nombreuses à reconnaître la menace aiguë qui pèse sur la vie marine et la santé des habitants. Plusieurs d’entre elles ont décidé de prendre les choses en main et de chercher des solutions pour réduire drastiquement la marée de plastique. Elles sont soutenues dans leur démarche par le WWF, qui a lancé en 2018 l’initiative mondiale «Plastic Smart Cities». Objectif à long terme: une nature sans plastique d’ici 2030. 36 villes participent déjà à cette initiative dans le monde, dont 11 dans le bassin méditerranéen. Grâce à leurs échanges réguliers, elles tissent un réseau essentiel pour la préservation des richesses naturelles de la région.
À villes intelligentes, solutions intelligentes
Des objectifs ambitieux exigent des mesures courageuses. Dans le cadre de l’initiative Plastic Smart Cities, les villes participantes comme Monastir en Tunisie, Venise en Italie, Tanger au Maroc, Izmir en Turquie ou Dubrovnik et Trogir en Croatie s’engagent à adopter des mesures et des solutions novatrices pour endiguer la marée de plastique et servir d’exemple à d’autres. Il s’agit notamment d’infrastructures solides pour lutter contre la pollution plastique telles que des poubelles mobiles ou des centres de recyclage, mais aussi d’interdire le plastique à usage unique, d’influencer la politique et le secteur du tourisme ainsi que d’utiliser et de promouvoir les innovations technologiques et sociales. Toutes sont conscientes du fait qu’il n’existe pas de solution unique pour lutter contre la pollution plastique massive, mais que des modèles forts et de bonnes pratiques peuvent faire la différence en misant sur le courage et la volonté d’agir des gouvernements, des entreprises et de tout un chacun.
Comment nous travaillons
Dans le cadre de Plastic Smart Cities, le WWF aide les villes côtières de Méditerranée et du monde entier à protéger et à préserver des écosystèmes précieux et à permettre une vie saine pour les humains et la nature. Nous encourageons les idées novatrices visant à éviter l’usage du plastique et soutenons la gestion des déchets tournée vers l’avenir ainsi que le tri sécurisé afin d’accroître le taux de recyclage.
Notre objectif est d’avoir des mers vivantes et résistantes. Avec nos partenaires économiques, nous travaillons à promouvoir des techniques de pêche respectueuses de l’environnement et à réduire les émissions nocives, ainsi qu’à mettre sur pied des systèmes en circuit fermé afin que le plastique ne soit pas rejeté dans l’environnement.
Dans le domaine économique, nous montrons les risques financiers de la pollution et de la surpêche à travers différentes études. Nous collaborons également avec des acteurs politiques pour prendre des mesures ambitieuses de protection des mers et du climat.
Lancée par le WWF
Intégrée au programme «No Plastic in Nature», l’initiative Plastic Smart Cities est directement liée à 7 des 17 objectifs de développement durable (SDGs) de l’ONU.
30% de plastique en moins
Pour devenir une Plastic Smart City, les villes signent une déclaration d’intention dans laquelle elles s’engagent à prendre des mesures concrètes pour réduire d’au moins 30% les rejets de plastique dans la nature au niveau communal au cours des cinq prochaines années, ainsi qu’à évaluer régulièrement les projets réalisés.
36 Plastic Smart Cities
Il existe déjà 36 Plastic Smart Cities dans le monde. Onze d’entre elles se trouvent dans le bassin méditerranéen et plusieurs autres villes prévoient de rejoindre le projet.
Pas seulement au bord de l'eau
Sur l’eau aussi, le WWF s’engage pour l’habitat méditerranéen. Le «Blue Panda» sillonne les côtes pour faire découvrir aux passagers le fascinant royaume caché sous la surface et les inciter à s’engager pour préserver ce patrimoine unique.
Ce que vous pouvez faire
Avec votre aide, faisons un pas de plus vers notre idéal: un avenir propre et une Méditerranée sans plastique. Pour que la nature retrouve son équilibre, pour nous et pour les générations à venir. Soutenez notre travail pour des mers vivantes en faisant un don. Vous préférez mettre la main à la pâte? Engagez-vous et découvrez notre offre pour les bénévoles.