Occasion manquée – La Conférence mondiale sur le climat s'achève sur un résultat modeste
La COP30 à Belém devait marquer le passage de la négociation à l'action. Cela n'a guère été le cas. Les plus de 190 pays se sont mis d'accord sur des compromis peu ambitieux concernant les thèmes centraux. Désormais, les gouvernements nationaux, les acteurs économiques et la société civile doivent accélérer la transition énergétique mondiale sans nouvelle impulsion de la part de la politique internationale. Les initiatives annoncées par la présidence brésilienne en faveur de la protection des forêts et de la sortie du charbon, du pétrole et du gaz constituent une première étape.
Thomas Häusler, expert climatique du WWF et membre de la délégation helvétique à Belém, commente les principaux résultats:
Transition énergétique: la réalité est bien en avance sur la politique
«Bien que de nombreux pays aient insisté pour qu'une feuille de route soit établie en vue de l'abandon du charbon, du gaz et du pétrole, celle-ci est restée lettre morte. Cependant, la forte croissance des énergies solaire et éolienne ces dernières années montre que la transition énergétique est en cours, même si elle est encore trop lente. Afin de l'accélérer davantage, nous devons mieux mettre en avant les avantages considérables des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique et de la mobilité électrique: elles constituent le meilleur choix économique, améliorent la santé grâce à un air plus pur et réduisent la dépendance aux importations de combustibles fossiles.»
Écart de réduction: aucune réponse convaincante
«L'écart entre les mesures prises par les pays et celles qui seraient nécessaires reste beaucoup trop important. La réponse de la COP30 est extrêmement insuffisante. Il aurait été nécessaire d'exhorter tous les pays à améliorer considérablement leurs plans climatiques. Au lieu de cela, on a eu droit à des encouragements timides et à la décision d'entamer en 2026 de nouvelles négociations et initiatives visant à réduire cet écart, dont l'issue est incertaine.
À Belém, la Suisse s'est engagée en faveur d'une réponse forte au déficit de réduction. C'est positif. Cependant, pour rester crédible, elle doit maintenant accomplir ses obligations et réduire le déficit sur son propre territoire. Le Conseil fédéral devrait immédiatement exploiter les marges de manœuvre offertes par les lois existantes pour renforcer la protection du climat.»
Financement climatique: les pays industrialisés continuent de se dérober à leurs responsabilités
«Les pays du Sud ont besoin d'une aide financière supplémentaire, significative et rapide. Sans cette aide, ils ne peuvent ni réduire leurs émissions de CO2 ni s'adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Ces dernières font des victimes et causent des dommages importants, année après année. Cependant, les pays industrialisés ont refusé d'augmenter rapidement leurs contributions, jugées insuffisantes. La promesse de tripler la part des fonds consacrés à l'adaptation d'ici 2035 est un début, mais sans indications claires sur la manière dont cela doit se faire, elle reste trop vague.
La Suisse a également des responsabilités: elle n'a pas encore apporté sa juste contribution et n'a pas non plus présenté de plan indiquant comment elle compte le faire à l'avenir. Le financement de l'adaptation dépend précisément des fonds publics.»
Déforestation: le plan mondial est rejeté
«Avant la première COP en Amazonie, l'espoir était grand de voir la lutte contre la déforestation tropicale considérablement renforcée. Plus de 80 pays ont soutenu un plan concret visant à mettre fin à la destruction d'ici 2030. Cependant, la majorité des États l'ont rejeté. Il est désormais nécessaire de redoubler d'efforts, à l'échelle mondiale et dans chaque pays, pour protéger les forêts existantes et reboiser celles qui ont été dégradées.»
Une lueur d'espoir: les initiatives prennent de l'ampleur
«En réponse à la lenteur des progrès réalisés dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques, la présidence brésilienne a notamment lancé une série d'initiatives en dehors de cet accord. Il s'agit notamment de feuilles de route pour la sortie des énergies fossiles et l'arrêt de la déforestation tropicale d'ici 2030. Le Brésil a également créé un fonds d'investissement pour les forêts tropicales, auquel plusieurs États ont déjà promis près de 10 milliards. De plus, les hôtes ont relancé le programme d'action. La Colombie et les Pays-Bas prévoient déjà une conférence pour élaborer des propositions visant à abandonner rapidement et équitablement le charbon, le pétrole et le gaz.
Ces initiatives démontrent que de nombreux pays n'acceptent pas cette dangereuse stagnation. Il est maintenant essentiel de concrétiser ces initiatives par des actions. Mettons-nous au travail, car il y a beaucoup à accomplir.»
Contact:
Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse, pierrette.rey@wwf.ch, 021 966 73 75.