Avec son programme d'allègement budgétaire 2027, le Conseil fédéral prévoit un train de mesures d'économies visant à réduire le budget fédéral de 2,7 à 3,6 milliards de francs par an à partir de 2027. Il entend ainsi respecter les exigences du frein à l'endettement et assurer le financement de la croissance de l'armée et des cotisations AVS. 

Le Conseil fédéral prévoit des coupes importantes dans les domaines du climat, de l'énergie et de l'environnement. Ces mesures compromettent des objectifs importants pour l'avenir et entraîneront des coûts plus élevés à long terme. Or, une politique financière fédérale stable doit impérativement prendre en compte le climat et la biodiversité. 
 

Dans le domaine de la protection du climat, le Conseil fédéral a l'intention de réduire considérablement ou de supprimer complètement plusieurs mesures récemment adoptées dans le cadre de la loi sur le CO₂ – notamment le Programme Bâtiments, les liaisons ferroviaires internationales de jour et de nuit ainsi que la propulsion alternative sans émission de CO₂ pour les bus et les bateaux. Le soutien aux investissements dans la construction respectueuse du climat tombe ainsi à son niveau le plus bas depuis treize ans. Dans le même temps, des lignes de bus risquent d'être supprimées, des trains régionaux mis à l’arrêt et le prix des billets de transports publics risque d'augmenter. Ces évolutions sont en contradiction flagrante avec les résultats des récentes votations populaires et des sondages.

Les coupes prévues ne concernent pas de simples dépenses, mais des investissements pour l'avenir. Selon l'Office fédéral de l'environnement, un changement climatique non maîtrisé pourrait entraîner des coûts annuels allant jusqu'à 4 % du produit intérieur brut d'ici 2050, soit plusieurs dizaines de milliards de francs.

Depuis le début de l'ère industrielle, la température moyenne mondiale a augmenté d'environ 1,1 °C. Cependant, le réchauffement causé par les humains n’est pas le même partout: sur les surfaces émergées, l'augmentation est d'environ 1,6 °C, tandis qu'elle est d'environ 0,9 °C sur les océans. Au cours des 100 000 dernières années, il n'a jamais fait aussi chaud qu'aujourd'hui. Les conséquences du changement climatique sont aujourd'hui perceptibles dans le monde entier et scientifiquement prouvées. 

Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que la sécheresse persistante, les inondations ou les coulées de boue, sont aujourd'hui omniprésents à toutes les saisons et partout dans le monde. Leur fréquence a fortement augmenté au cours des dernières années: aujourd'hui, les phénomènes météorologiques extrêmes sont jusqu'à cinq fois plus fréquents que dans les années 1970. Cela est également lié à l'aggravation de la crise climatique.

La recherche moderne sur l'attribution permet aujourd'hui aux chercheurs de mettre en évidence un lien entre les phénomènes météorologiques extrêmes et le changement climatique. Sur une carte mondiale interactive, des spécialistes de Grande-Bretagne ont ainsi rassemblé plus de 350 études sur les phénomènes météorologiques extrêmes. L'analyse montre que 70 % d’entre eux sont liés au changement climatique.

Chaque année, la Confédération soutient des comportements nuisibles au climat et à l'environnement à hauteur de plusieurs milliards de francs sous forme de subventions et d'allègements fiscaux. Les dommages qui en résulteront devront être réparés plus tard aux frais de l'État. Ces incitations néfastes pèsent donc doublement sur les finances publiques. Leur suppression soulagerait considérablement aussi bien le budget fédéral que l'environnement. Les membres de l'Alliance-Environnement présentent à cet effet des propositions d'actions concrètes. Les fonds ainsi libérés pourraient être investis de manière ciblée dans des mesures efficaces de protection de l'environnement. Ces mesures qui, selon le Conseil fédéral, sont susceptibles d'être remises en question, doivent au contraire être maintenues de toute urgence.